La dyslexie est un trouble de l’apprentissage qui affecte la lecture et l’écriture, mais ses causes profondes restent encore un sujet de recherche actif. Une récente étude publiée dans la revue Cognition par des chercheurs islandais apporte un nouvel éclairage sur le rôle du traitement visuel de l’information dans la dyslexie. Ces découvertes ouvrent des perspectives intéressantes pour mieux comprendre ce trouble et envisager des approches adaptées pour accompagner les personnes dyslexiques.

 

 

Un déficit dans le traitement visuel rapide

 

L’étude islandaise s’est penchée sur la manière dont les personnes dyslexiques perçoivent et traitent les stimuli visuels. Les chercheurs ont découvert que les individus dyslexiques présentent des difficultés à traiter rapidement certaines informations visuelles, ce qui pourrait expliquer en partie leurs troubles de la lecture. En analysant la vitesse et la précision du traitement des images et des lettres, ils ont observé une latence plus importante dans la reconnaissance des motifs visuels et des caractères écrits.

Cette découverte est essentielle, car elle confirme que la dyslexie ne se limite pas à un problème phonologique (lié à la transformation des sons en mots), mais qu’elle implique aussi un aspect neurovisuel.

 

Une nouvelle hypothèse sur la dyslexie

 

Jusqu’ici, la majorité des recherches sur la dyslexie se sont concentrées sur les difficultés phonologiques, c’est-à-dire la capacité à associer les lettres aux sons correspondants. Cette nouvelle étude islandaise suggère qu’un défaut dans le traitement visuel rapide pourrait être un facteur clé de la dyslexie.

En d’autres termes, une personne dyslexique pourrait avoir plus de mal à capter et analyser rapidement les lettres et les mots qui défilent devant ses yeux lorsqu’elle lit. Ce retard dans le traitement visuel entraînerait une difficulté à assembler les lettres en mots et à fluidifier la lecture.

 

Des Implications pour l’accompagnement des dyslexiques 

 

Ces résultats pourraient avoir des applications concrètes dans le développement de nouvelles méthodes d’apprentissage et d’accompagnement des personnes dyslexiques. Par exemple :

– ADAPTER les supports de lecture : Utiliser des polices spécifiques, comme la police OpenDyslexic, qui renforcent la distinction entre les lettres.

– REDUIRE la surcharge visuelle : Espacer les lettres et les lignes dans les textes pour faciliter leur reconnaissance, utiliser des innovations technologiques basées sur la lumière pulsée

– TRAVAILLER sur des exercices de perception visuelle : Entraîner le cerveau à mieux capter et traiter rapidement les informations écrites à travers des outils numériques ou des jeux éducatifs.

 

Un pas de plus vers une meilleure compréhension de la dyslexie

 

Grâce à cette étude, la recherche avance dans la compréhension des mécanismes complexes de la dyslexie. Si la piste phonologique reste essentielle, cette nouvelle approche visuelle apporte une vision plus globale du trouble et de ses multiples facettes. Elle ouvre aussi la voie à des solutions innovantes, qui pourraient améliorer la lecture et l’apprentissage des personnes concernées.

Ces avancées sont une bonne nouvelle pour les chercheurs, les enseignants et les parents qui cherchent à mieux accompagner les enfants et les adultes dyslexiques. La science continue d’explorer ces pistes, et chaque découverte nous rapproche d’une meilleure inclusion et adaptation des outils d’apprentissage.